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mercredi 21 mars 2012

Ski et sports de montagne en Algérie : Une discipline passionnante qui souffre de l'indifférence


Avec sa création qui date de 1963, la Fédération algérienne de ski et des sports de montagne figure parmi les plus anciennes fédérations nationales, mais son activité et le nombre de ses ligues restent loin des attentes des responsables de la discipline
Avec sa création qui date de 1963, la Fédération algérienne  de ski et des sports de montagne figure parmi les plus anciennes  fédérations  nationales, mais son activité et le nombre de ses ligues restent loin des attentes  des responsables de la discipline. Inconnue jusque là même chez ceux qui se considèrent comme de fins connaisseurs,  cette discipline n'a pas réussi à s'imposer sur la scène sportive nationale  en raison du manque de moyens et d'infrastructures, ajouté à la cherté du matériel  spécifique à la pratique de ce sport, selon le président de la fédération, Hamdane  Meziane.
L'Algérie, avec sa nature et ses majestueuses montagnes, offre l'opportunité  aux amoureux des sports de montagne de pratiquer cette activité physique et  exploratrice, mais la richesse naturelle à elle seule ne suffit pas pour promouvoir  cette discipline comme le désirent les responsables de la Fédération. Sortir de l'anonymat une telle discipline nécessite d'autres conditions "indispensables et primordiales" qui sont absentes depuis longtemps, diront  les responsables et connaisseurs. Cette discipline, basée sur la richesse naturelle pour les sports de  montagne et la chute de neige pour le ski, n'a pas encore satisfait les attentes  des responsables en raison d'innombrables contraintes, essentiellement  le manque d'infrastructures, qui entravent sa pratique dans des sites attirants  comme Tikjda, Azazga et Chréa. Une région aussi ensorcelante que Tikjda, qui a souffert l'isolement  durant les années 90, fait face depuis 20 ans à un problème d'un autre  genre, celui de l'état défectueux des téléphériques qui sont à l'arrêt depuis  un bon moment. Une situation qui pénalise grandement le déplacement des touristes et  des sportifs, lesquels se rabattent sur ce genre de lieux  pour décompresser  ou pratiquer le ski. Première victime majeure de ce problème qui ne fait que durer : les  équipes nationales qui préparent les différentes échéances officielles.
"Il est impensable que les téléphériques, qui permettent de joindre  les différents points des montagnes de Tikjda, se transforment de jour en jour  en un vieux tas de fer rouillé sans voir aucune réaction des autorités", pestent  quelques amoureux du ski et des sports de montagne.
Avec un air triste, Hamdane Meziane a exprimé tout son mécontentement  et sa déception de cette situation qui n'a que trop duré et qui ne fait qu'entraver  le développement de la pratique du ski en Algérie. "La relance de l'activité touristique et sportive en Algérie nécessite  l'intervention des autorités pour équiper les régions montagneuses de Tikjda  et Chréa d'infrastructures adéquates, notamment des lieux d'hébergement  et des moyens de transport, à leur tête les remontées mécaniques et les téléphériques",  a-t-il souligné.
La Fédération algérienne et la Ligue wilaya des sports de montagne  de Bouira, première ligue sur le territoire national avant la création de celle  de Tizi Ouzou en 2010, sont les deux parties qui se soucient le plus de l'état  de la station de Tikjda. "Avec ses 12 clubs et ses 600 sportifs, la ligue de Bouira souffre énormément  en dépit de la bonne volonté des responsables et des adhérents", selon son président,  Amzale Mohamed.  Ce dernier a relevé nombre de difficultés entravant l'activité de la ligue durant les précédentes saisons sportives, notamment le déficit en matériels  spécifiques à la pratique du ski et de l'escalade et la faiblesse de l'aide  financière accordée aux clubs.
En dépit de toutes ces lacunes, le Centre national de sports  et de loisirs de Tikjda, dont la capacité d'accueil est de 400 lits, aux côtés  de la maison de jeunes et de l'hôtel touristique de la station, restent d'importants  acquis qui offrent l'opportunité aux sportifs et au touristes de visiter la région. De son côté, la présidente de la Ligue de Tizi Ouzou, Aliane Chehriati  Dahbia, a assuré que tous les membres de la ligue s'attellent à donner un nouvel  élan aux sports de montagne dans une région aussi riche en ressources naturelles,  mais des fois, "on se trouve dépassé devant tant de difficultés qui nous pénalisent".
"Les jeunes ne cessent d'affluer pour pratiquer une des différentes  activités des sports de montagne. Malgré le jeune âge de notre ligue, nous  avons réussi quand même à avoir quatre clubs et deux associations sous notre  coupe. Mais comme pour la ligue de Bouira, nous sommes également confrontés  à une amère réalité, celle de l'état défectueux des téléphériques de Tikjda", se plaint Mme Chehriati. Pour Mme Chehriati, le problème de ces téléphériques concerne les ministères  de la Jeunesse et des Sports et du Tourisme avec tout ce qu'offre la région  comme opportunités d'investissements en  matière de tourisme.
"Il y a des pays qui nous envient pour les richesses naturelles que  nous possédons. L'état actuel des choses ne convient ni la discipline, ni le  touriste encore moins le simple citoyen qui veut visiter la région ou se déplacer",  selon la responsable. "En dépit de toutes ces contraintes, nous continuerons à travailler  d'arrache pied pour tenter de relancer ce sport dans la wilaya de Tizi-Ouzou.  Nous allons même essayer de coordonner nos efforts avec nos homologues de Bouira  pour organiser des compétitions, sans oublier les stages pour les athlètes que  nous organisons depuis longtemps", a-t-elle conclu l'air confiant.

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