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dimanche 18 mars 2012

Monde arabe




L'expression de monde arabe (العالم العربيAl-ʿĀlāmu'l-ʿAraby), bien qu'assez largement utilisée, est source de nombreux débats, et désigne un ensemble de régions couvrant le Nord de l'Afrique, la péninsule Arabique et le Proche-Orient. Elle recouvre des pays ayant en commun une culture et une composante ethnique arabes dominantes. On peut considérer plusieurs critères1 pour rattacher un État au monde arabe : l'importance de la langue arabe (critère linguistique), de l'islam (critère religieux), sa localisation (critère géographique) et enfin l'appartenance à la Ligue arabe (critère politique).
Selon ce critère, le monde arabe correspond globalement à vingt-deux États, du royaume du Maroc à l'ouest, au sultanat d'Oman à l'est. La diffusion de la langue arabe est due en majeure partie àl'expansion de l'islam à partir de l'Arabie au viie siècle. Cependant, le critère linguistique n'est pas suffisant pour envisager le monde arabe, certains pays où l'arabe est largement pratiqué ne sont pas, en général, considérés comme faisant partie du « monde arabe ». Ainsi, l'arabe est une des langues officielles du Tchad, de l'Érythrée ou de Palestine. De plus, certains peuples vivant dans des pays où l'arabe est la langue officielle, ont leur propre langue (Berbères, Kurdes)1
Un autre critère est le partage de la culture musulmaneissue de l'époque de l'expansion de l'islam. Les multiples variantes de l'arabe dialectal sont employées au quotidien par les habitants de ces pays et l'islam est la religion la plus largement pratiquée. Cependant, bien que l'islam soit la religion prédominante dans le monde arabe, ce dernier ne doit pas être confondu avec le monde musulman, puisque de nombreuses minorités de langue arabe ne sont pas de religion musulmane, et que de nombreuses populations majoritairement musulmanes ne pratiquent pas la langue arabe (sept parmi les dix pays comportant le plus de musulmans ne sont pas arabes, par exemple, et entre autres, en Iran, au Pakistan, et en Indonésie)2.
Plusieurs ensemble géographiques peuvent représenter le monde arabe : Grand Maghreb (par opposition au Machrek), la péninsule Arabique, néanmoins cette unite géographique est mise à mal, certains États appartenant à la Ligue arabe étant à la périphérie de ces ensembles : Soudan dont la partie méridionale appartient à l'Afrique sub-saharienne, Djibouti et Somalie dans la Corne de l'AfriqueComores dans l'Océan Indien.

Vingt-et-un pays arabes, rassemblant 20 % des Musulmans1 sont représentés au sein de la ligue arabe (la Palestine est le 22e membre), un organisme politique dont le siège est au Caire3.
La simultanéité des révoltes du « Printemps arabe » peuvent s'expliquer par les régimes politiques du monde arabe : monarchies (Maroc, Jordanie, plusieurs États de la péninsule arabique) ou républiques (dont deux en Syrie et en Lybie ont un régime à parti unique) sont caractérisées par une opposition muselée et une forte répression, une économie dans les mains de clans restreints proches du pouvoir, une corruption élevée (voir carte du monde de l'indice de perception de la corruption), une jeunesse nombreuse (les moins de 15 ans représentent le quart de la population totale), éduquée et diplômée (taux d'alphabétisation supérieure à 80 %) mais fortement touchée par le chômage de longue durée (taux de chômage moyen de 23 % pour les 15-25 ans) car le monde du travail est fermé. Cette jeunesse du monde arabe, demandeuse de libertés car ayant le sentiment d'être méprisée par les élites politiques ou économiques, a en commun dans tous les pays de retrouver sa dignité lors des révoltes en 20114.

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