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vendredi 13 avril 2012

Sites vandalisés à Souk Ahras



Même si la wilaya de Souk Ahras est épargnée par le vol organisé des pièces archéologiques, des chasseurs de trésor, en quête de pièces d’or, saccagent par ignorance des mausolées et auditoriums qui remontent à l’antiquit

Des jarres, des statues et des ustensiles, restés miraculeusement intacts depuis l’ère numide ou romaine, sont brisés à coups de pioche. De Thagaste (Souk Ahras) à Madaure (M’daourouch), et de Khemissa à Kef-Lemsaoura (commune de Zouabi), la wilaya de Souk Ahras étale généreusement les preuves d’une présence millénaire dans cette région et les indices d’un passé souvent glorieux. C’est surtout par ignorance que des pans entiers de notre histoire sont victimes de destruction. Djalel Khecheb, un universitaire, auteur de plusieurs conférences dans le domaine, a beaucoup plus insisté sur le travail de sensibilisation, susceptible, selon sa vision des choses, d’atténuer un tant soit peu les atteintes à cette richesse nationale. Il dira à ce titre : « En milieu rural, l’on continue à radoter au sujet de jarres remplies de louis d’or et de statuettes à l’intérieur desquelles l’on coulait ce métal précieux, et c’est à cause de ces histoires que des habitants de certains hameaux se lancent à la recherche de ces objets et vont jusqu’à détruire ce que la nature a épargné. » Il préconise des sorties sur site, des excursions et un travail de fond pour mettre fin à ces actes de vandalisme.

Le Club de réflexion et d’initiative (CRI) a soulevé un autre écueil dans le domaine de la préservation des pièces archéologiques. « Des statues, des pièces de monnaie antiques et des ustensiles ont été transférés au musée de Guelma du temps où Souk Ahras en dépendait administrativement. Ils y sont préservés, et ce, contrairement aux pièces existantes à Souk Ahras dans les années 1970 et 1980, où l’on assistait impuissants à leur rafle dans l’indifférence. Certains en ont fait des objets ornementaux et des décors de bâtisses privées dans certaines wilayas du pays », a expliqué Ammar Djabourabi, un membre du CRI. Djillali Zebda, le premier responsable du secteur de la culture dans la wilaya, dira à ce sujet : « Contrairement à certaines wilayas de l’Est, celle de Souk Ahras est épargnée par le vol organisé des pièces archéologiques. N’empêche que certains citoyens s’en prennent à ces vestiges comme s’il s’agissait d’une propriété privée. » Lors de la clôture de quelques sites, notamment celui de Khemissa, une opposition farouche était perceptible chez les habitants des hameaux limitrophes. L’espace était réservé au pâturage des moutons et ces mêmes habitants y voyaient une entrave à leur activité pastorale. « Nous avons opté dans ce cas précis pour des mesures on ne peut plus flexibles pour calmer les esprits de ces citoyens dont le mécontentement avait frôlé l’émeute en 2006/2007 », a indiqué le même responsable.

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