Pages

samedi 14 avril 2012

L'histoire du chemin de fer à Souk-Ahras


Jean Auguste LESBROS
Jean Auguste LESBROS, lui non plus n'est pas le fils aîné des époux Jean et Marie BERTRAND, propriétaires cultivateurs domiciliés aux Bernards. A l'époque de sa majorité, Veynes est devenu le centre ferroviaire le plus important du département des Hautes-Alpes. C'est ainsi que comme beaucoup de jeunes de la région, il s'est fait embaucher par la société PLM qui gère le chemin de fer du sud-est.
Cette même compagnie est fortement active en Algérie. Par la loi du 11 juin 1863, elle a pris pied dans la colonie où elle s'est vue transférer les tronçons de ligne précédemment concédés à la Compagnie des chemins de fer algériens et la concession du tronçon de Blida à Saint-Denis-du-Sig donc la totalité de la ligne Alger-Oran. Et trois décennies plus tard, les lignes de chemin de fer desservent toute la côte de l'Algérie depuis Bône jusqu'à Oran. De 1881 à 1891, le réseau des chemins de fer algériens est passé de 1 373 kilomètres à 2 861 kilomètres ; il a plus que doublé.
Nous ne savons pas pourquoi Jean Auguste LESBROS s'est établi à Souk-Ahras. Il a fort probablement été envoyé par sa compagnie avec à la clé la possibilité de gravir un échelon du métier de cheminot. A Souk-Ahras, où un dépôt de locomotives à vapeur a été créé, il est chef conducteur de train. Ce centre, à 50 km de la frontière tunisienne, est d'une fort grande importance pour la France. Car en 1881, par l'effet du traité de Kasr-Saïd (12 mai 1880), la France a établi son protectorat sur la Tunisie. D'ailleurs, la ligne Souk-Ahras - Tébessa, longue de 128 Km a été ouverte en 1888 dans un but strictement militaire.
A Guelma, ville voisine où elle est née, il fait la connaissance d'une jeune fille, Jeanne Françoise MAROT.
La famille MAROT est installée en Algérie depuis plus de 40 ans. Déjà présent à Guelma en 1853, Victor, menuisier âgé de 24 ans, et qui est né à Aix-la-Chapelle, a épousé Émilie Marguerite BORDE (11), originaire de Paris, fille de "colons agricoles", à peine âgée de 16 ans (12).
Le 26 novembre 1892, Jean Auguste LESBROS et Jeanne Françoise MAROT s'épousent à Guelma. Jean Auguste a choisi ses témoins parmi son environnement professionnel : son chef de gare, Pierre PASQUINI, et son ami Marius CASTAGNE qui lui aussi est chef de train. Les témoins de Jeanne Françoise sont ses deux beaux-frères : Alfred AURIOL, peintre, et Augustin CHASTAGNET, agent de Police.
Nous n'avons pas d'autres informations concernant ces familles MEYZENQ et LESBROS. Les chefs de famille étant l'un fonctionnaire et l'autre employé d'une compagnie de chemin de fer française, on peut imaginer qu'ils ont regagné la France quelques années plus tard. Mais on peut aussi bien penser que, mariés en Algérie et y ayant fait souche, eux aussi ont décidé d'y demeurer (13).

Chemin de fer

Importance du chemin de fer







En 1877 le prolongement de la ligne de chemin de fer de Duvivier à Souk Ahras est attribuée à la Compagnie du Bône-Guelma.

Le 30 juin 1881 les premiers trains, à voie normale, arrivent à Souk Ahras. Un dépôt de locomotives à vapeur y est créé.

En 1920 le Dépôt comptait 20 machines Schneider 150 C (Décapod), suivi de 10 unités en 1921 principalement pour les trains de marchandises et de minerais.
Deux années plus tard 15 unités? du Type 241 (Mountain) furent ajoutées pour les voyageurs et trains mixtes. La vitesse de ces dernières était de 80 km heure (tout comme en France Métropolitaine) pour 300 T de charge en rampe de 14 m/m par mètre. La totalité des décapods et des Mountains était affectuée à la section de ligne Duvivier-Oued-Kébérit soit 120 km. La section de Duvivier à Souk-Ahras, 52 km, comprenait cinq tunnels dont l'un de 756 mètres et s'élevait à 760 m d'altitude avec des rampes de 26 m/m par mètres.
De Souk Ahras à Oued-Kébérit la ligne est moins accidentée mais comprend cependant des rampes de 20 m/m par mètre jusqu'à Montesquieu-M' Daourouch et des déclivités de 16 m/m jusqu'à Oued-Kébérit. Compte tenu de ces profils de ligne les trains de minerai de 720 T nécessitaient la double traction au départ de la gare des Tuileries jusqu'à Souk Ahras puis un renfort en queue de train de Souk Ahras au point culminant PK 99.
Malgré ces difficultés de profils de montagne il sera écoulé en 1928, 776 000 T de minerai de fer et 676 000 T de phosphates sur une ligne au trafic de voie unique.

Site Web : http://montmaur.voila.net/montmaur_montmaurins_algerie.htm

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire