Présentation des Acteurs et El Keblouti
Mohamed Ben Tahar Ben Rezgui El Keblouti était parent de Rezgui El Hanenchi, chef des tribus H’nancha nommé par El Hadj Ahmed Bey gouverneur de l'Est Algérien en lieu et place de Cheikh El Hasnaoui de la même tribu.
La résistance populaire dans la région de Souk-Ahras occasionnée par les spahis et canalisée par les chouyoukhs Ahmed Salah Ben Rezgui et El Foudhil ben Rezgui ; auxquels s'était rallié Mohamed El Kablouti s'est étendue sur l'ensemble des tribus des H'nancha et de l’Est Algérien.
Causes de la résistance de la région de Souk-Ahras
Le déclenchement de cette insurrection eut lieu suite à la décision promulguée le 18 janvier 1871 par le ministre Français de la guerre, portant transfert vers l'Europe d'un nombre important de spahis pour participer à la guerre contre la Prusse et que les spahis rejetèrent violemment. Cela débuta dans la région de Moudjebeur dans le département du Titteri pour s’étendre à l'Est, à toutes les régions frontalières, englobant Guelma, El Kala, Tébessa et Souk Ahras.
Cela a commencé, à la fin de l'année 1870 au centre de Moudjebeur, par la désertion de 75 spahis avec leur armement de Boghar vers Médéa et Ksar El Boukhari ; pour s'étendre, ensuite, à Aïn Guettar, (Souk Ahras) où 135 spahis s'enfuirent en emportant leurs armes.
En peu de temps, assistés par leurs familles dans leurs mouvements, le nombre de spahis déserteurs atteint le chiffre de 2000. Ils furent ralliés par les tribus des H’nancha, des Aouaied, des Ouillen, des Ouled Dhia et des Ouled Khiar pour élargir le cercle et exprimer leur refus de l'occupation française.
Mohamed El Kablouti, à la tête des spahis et les tribus des H'nancha, livrera plusieurs batailles : - Le 25 janvier 1871, attaque des fermes de colons dans la vallée de la Medjerda et de l’Oued Djedra. – Le 26 et 27 janvier, siège de la ville de Souk Ahras. – Le 30 Janvier, bataille de Aïn Seynour.
A la mi-février 1871, l’arrivée des renforts de troupes coloniales poussèrent El Kablouti et ses compagnons spahis et H'nancha à se replier vers la tribu des Ouled Boughanem en Tunisie.
Cependant, il revient en Algérie et participa au coté de Mohamed El Mokrani et Cheikh El Haddad, aux batailles du 24 juin et du 30 aout 1871.
Ses contacts avec Bennaceur Ben Chohra Ben Ferhat, et ses activités de résistant furent l’objet de poursuites françaises. Alors, il quitta la Tunisie en 1872, via Malte en direction de la Syrie où il rencontra l'Emir Abdelkader qui lui accorda toutes les facilités.
En 1875, il revient s’établir clandestinement en Tunisie, jusqu'à son arrestation. Arrêté en Tunisie et mprisonné à la Goulette. Malade, il fut hospitalisé en avril 1883 à l'hôpital Sadki (Tunis) et mourra en avril 1884.
Réactions du colonialisme face à cette Résistance
Les personnes arrêtées parmi les spahis et les H'nancha sont présentées aux tribunaux militaires qui prononcèrent à leur encontre diverses peines, dont la plus sévère fut la peine de mort, appliquée aux résistants qui furent exécutés par les soldats français sur la place publique de Souk-Ahras.
D'autres furent condamnés aux travaux forcés et à la déportation vers les bagnes français nouvellement créés dans la ville de Nouméa, en Nouvelle Calédonie. A cela, s'ajoute la mise sous séquestre des biens et terres des tribus H'nancha.
La réaction coloniale ne se limita pas à cela. Les soldats de l'armée d'occupation prirent en otage certaines familles de résistants jusqu'à la reddition de ces derniers, sans omettre l'incendie des maisons et la destruction des biens.
L’insurrection de 1871 a marqué, non seulement une époque de l’histoire de notre pays, mais aussi affecté les théories et plans coloniaux.
Cette chronique, basée sur des informations fiables, est établie par Cherfa Halim, en hommage à tous nos Martyrs des successives luttes d’indépendance et s'il ne leur redonne pas la vie !!! Il demeure en tout cas dans la continuité de leurs idéaux historiques. C'est de notre devoir de mémoriser et de transmettre leur Histoire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire